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Sans équivoque, l’influence humaine a réchauffé la planète, les océans et les terres. L’atmosphère, l’océan, la cryosphère et la biosphère ont été soumis à des changements rapides et de grande ampleur.

Depuis 2011 (dates des mesures reportées dans l’AR5) les concentrations ont continué d’augmenter dans l’atmosphère, atteignant des moyennes annuelles de 410 ppm pour le dioxyde de carbone (CO2), 1866 ppb pour le méthane (CH4), et 332 ppb pour le protoxyde d’Azote (N2O) en 2019.

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Chacune des quatre dernières décennies a été à chaque fois la décennie la plus chaude sans précédent depuis 1850.

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Il est très probable que les GES aient été le facteur principal du réchauffement atmosphérique depuis 1979, et extrêmement probable que la diminution de la couche d’ozone était le principal facteur de rafraîchissement de la stratosphère entre 1979 et le milieu des années 90.

Le niveau moyen de la mer a augmenté de 0.20 [0.15 à 0.25]m entre 1901 et 2018. Le taux moyen de l’augmentation du niveau des mers était de 1.3 [0.6 – 2.1] mm par an entre 1901 et 1971, augmentant de 1.9 [0.8 – 2.9] mm par an entre 1971 et 2006, et augmentant encore ensuite de 3.7 [3.2 - 4.2] mm par an entre 2006 et 2018 (fiabilité forte). L’influence humaine était probablement le facteur principal de ces augmentations depuis au moins 1971.

Les changements dans la biosphère terrestre depuis 1970 sont cohérents avec le réchauffement climatique : les aires climatiques ont dévié vers les pôles dans les deux hémisphères, et les saisons de croissance de la végétation ont en moyenne été allongées d’un jour ou deux par décennie depuis les années 1950 dans les zones extratropiques de l’hémisphère Nord.

En 2019, les concentrations atmosphériques de CO2 étaient plus élevées qu’à n’importe quel moment sur au moins 2 millions d’années (fiabilité élevée), et les concentrations de CH4 et N2O étaient plus élevées que jamais sur les dernières 800 000 années (fiabilité très élevée).

En 2011-2020, la moyenne annuelle de l’étendue de la zone de banquise en Arctique atteignait son plus bas niveau depuis 1850 (fiabilité forte).

Une hausse sur le long terme du pH de l’océan en surface a eu lieu durant les derniers 50 millions d’années (fiabilité forte), et un pH de l’océan en surface aussi bas que durant les dernières décennies est inhabituel sur les deux derniers millions d’années. (fiabilité moyenne).

Le changement climatique causé par les humains est déjà en train d’affecter de nombreux climats et extrêmes climatiques à travers le monde. Les preuves de changements ont été renforcés depuis AR5 (le précédent rapport, celui-ci étant AR6) concernant des extrêmes climatiques tels que des vagues de chaleur, de fortes précipitations, des sécheresses, des cyclones tropicaux, ainsi que leur attribution à l’influence humaine.

Il est pratiquement certain que les canicules (y compris les vagues de chaleurs) sont devenues plus fréquentes et plus intenses à travers la plupart des régions continentales depuis les années 1950, alors que les froids extrêmes (y compris les vagues de froid) sont devenus moins fréquents et moins importants.

Le changement climatique causé par l’influence humaine a contribué à des augmentations des sécheresses agricoles et écologiques dans certaines régions en raison de l’augmentation de l’évapotranspiration (fiabilité moyenne).

La hausse de chaleur est principalement due à l’augmentation de la concentration de GES, en partie réduite par le refroidissement causé par l’augmentation des concentrations aérosol.

L’augmentation globale des températures dans le système climatique a causé une augmentation globale et inquiétante du niveau de l’eau à travers la fonte des glaces sur terre et une dilatation thermique causée par le réchauffement des océans.

La dilatation thermique a expliqué 50% de la montée du niveau des eaux pendant la période 1971-2018, pendant que la fonte des glaciers y a contribué à 22%, la calotte glaciaire à 20% et les changements dans le stockage des eaux continentales à 8%. Le taux de fonte des glaces a augmenté d’un facteur quatre entre les périodes 1992-1999 et 2010-2019. Ensemble, les calottes glaciaires et les pertes de masses des glaciers étaient les contributions dominantes à l’augmentation globale du niveau de l’eau pour la période 2006-2018 (fiabilité forte).

La température à la surface du globe continuera d’augmenter au moins jusqu’au milieu du siècle, dans tous les scénarios d’émissions envisagés. Le réchauffement planétaire dépassera les 1,5 °C et 2 °C au cours du XXIe siècle, à moins que des réductions importantes des émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre n’interviennent dans les prochaines décennies.

Par rapport à la période 1850-1900, la température moyenne à la surface du globe entre 2081 et 2100 sera très probablement supérieur de 1,0 °C à 1,8 °C, dans le scénario de très faibles émissions de GES, de 2,1 °C à 3,5 °C dans le scénario intermédiaire et de 3,3 °C à 5,7 °C dans le scénario d’émissions de GES très élevées.

La dernière fois que la température à la surface du globe a été maintenue à une niveau égal ou supérieur à 2.5 °C, par rapport à la période 1850-1900, remonte à plus de trois millions d’années (fiabilité moyenne).

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De multiples changements dans le système climatiques s’intensifient, en relation directe avec l’augmentation du réchauffement de la planète. On peut notamment mentionner l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des chaleurs extrêmes, les vagues de chaleur marine, les fortes précipitations, les sécheresses agricoles et écologiques dans certaines régions, la proportion de cyclones tropicaux intenses, ainsi que la réduction de la banquise arctique, du manteau neigeux et du pergélisol.

Il est pratiquement certain que la surface terrestre continuera à se réchauffer plus que la surface des océans (sans doute 1,4 à 1,7 fois plus). Il est pratiquement certain que l’Arctique continuera à se réchauffer davantage que la température de la surface de la planète, à hauteur de deux fois le taux de réchauffement de la planète (fiabilité forte).

À chaque incrément supplémentaire du réchauffement climatique, les changements extrêmes s’amplifieront. Par exemple, chaque 0,5 °C supplémentaire entraînerait une augmentation clairement perceptible de l’intensité et de la fréquence des chaleurs extrêmes, y compris les vagues de chaleur (très probable) et les fortes précipitations (fiabilité forte), ainsi que les sécheresses agricoles et écologiques dans certaines régions (fiabilité forte).

Certaines régions de latitudes moyennes et semi-arides, ainsi que la région de la mousson sud-américaine, devraient connaître la plus forte augmentation de la température des maximums de chaleur, soit environ 1,5 à 2 fois le taux de réchauffement planétaire (fiabilité élevée).

L’Arctique devrait connaître la plus forte augmentation de la température des minimums de chaleur, à environ 3 fois le taux de réchauffement planétaire (fiabilité élevée).

Il est très probable que les épisodes de fortes précipitations s’intensifieront et deviendront plus fréquents dans la plupart des régions affectées par un réchauffement climatique important.

Il est probable que l’Arctique soit pratiquement dépourvu de glace marine en septembre, au moins une fois avant 2050, dans le cadre des cinq scénarios illustratifs envisagés, les occurrences étant plus fréquentes pour les niveaux de réchauffement les plus élevés.

La poursuite du réchauffement climatique devrait encore intensifier le cycle planétaire de l’eau, notamment sa variabilité, les précipitations de la mousson et la sévérité des épisodes humides et secs.

Les précipitations terrestres mondiales annuelles moyennes devraient augmenter de 0 à 5 % dans le scénario très faible, de 1,5 à 8 % dans le scénario intermédiaires et de 1 à 13 % dans le scénario très élevé des émissions de GES, d’ici 2081-2100, par rapport à la période 1995-2014 (fourchettes probables).

Un climat plus chaud intensifiera les périodes très humides et très sèches, ainsi que les événements climatiques et les saisons, avec des conséquences sur les inondations ou les sécheresses (fiabilité élevée), mais l’emplacement et la fréquence de ces événements dépendent des changements projetés dans la circulation atmosphérique à l’échelle régionale, y compris les moussons et les trajectoires des tempêtes pour les latitudes moyennes.

Selon les estimations, les précipitations de mousson devraient augmenter à moyen et long-terme, à l’échelle mondiale, mais en particulier en Asie du Sud et du Sud-Est, en Asie de l’Est et en Afrique de l’Ouest, à l’exception de l’extrême-occidental du Sahel (fiabilité élevée).

Dans les scénarios où les émissions de CO2 augmentent, les puits de carbone océaniques et terrestres devraient devenir moins efficaces dans le ralentissement de l’accumulation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

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Bien que les puits de carbone naturels terrestres et océaniques devraient absorber, en termes absolus, une quantité de CO2 plus grande, dans les scénarios d’émissions de CO2 élevés par rapport aux scénarios plus faibles, ils perdent relativement de leur efficacité, c’est-à-dire que la proportion des émissions absorbées par les terres et les océans diminue avec l’augmentation des émissions cumulées de CO2.

De nombreux changements dus aux émissions de gaz à effet de serre, qu’elles soient passées et futures, sont irréversibles sur plusieurs siècles, voire des millénaires, en particulier les changements concernant les océans, les calottes glaciaires et le niveau mondial des océans.

Les glaciers de montagne et les glaciers polaires continueront à fondre pendant des décennies ou des siècles (fiabilité très élevée).

La perte de carbone du pergélisol, suite à son dégel, est irréversible à l’échelle du centenaire (fiabilité élevée).

La poursuite de la fonte de la glace au cours du XXIe siècle est pratiquement certaine pour l’inlandsis groenlandais et probable pour celui de l’Antarctique. Il est très probable que la fonte totale de glace de l’inlandsis groenlandais augmentera avec les émissions cumulées.

À plus long terme, le niveau de la mer devrait s’élever pendant des siècles, voire des millénaires, en raison du réchauffement continu des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires, et restera élevé pendant des milliers d’années (fiabilité élevée).

Au cours des deux mille prochaines années, le niveau moyen de la mer augmentera d’environ 2 à 3 m, si le réchauffement est limité à 1,5 °C ; de 2 à 6 m s’il est limité à 2 °C et de 19 à 22 m avec un réchauffement de 5 °C.

Avec l’accroissement du réchauffement climatique, chaque région devrait expérimenter de manière croissante des changements multiples et simultanés touchant les facteurs d’impacts climatiques. Ces changements seraient plus forts avec une augmentation de 2 degrés comparativement à un réchauffement climatique d’1,5 degrés, et plus forts encore avec des scénarios de réchauffement plus marqués.

Le permafrost, les zones enneigées, les glaciers, les calottes glaciaires, les lacs gelés et les glaces de la mer arctiques, sont appelés à diminuer davantage encore (confiance moyenne/haute).

À 1,5 degrés d’augmentation globale du réchauffement climatique, les précipitations élevées et associées à des inondations devraient s’intensifier et devenir plus fréquentes dans la plupart des régions d’Afrique et d’Asie (confiance haute), d’Amérique du nord (confiance moyenne/haute), et en Europe (confiance moyenne).

Il est très vraisemblable, voire pratiquement certain, que l’élévation relative moyenne régionale du niveau de la mer va continuer au cours du 21éme siècle, à l’exception de quelques régions connaissant des taux substantiels de soulèvement géologique des terres. Les deux tiers (approximativement) des lignes de côtes devraient connaître une augmentation du niveau de la mer s’écartant d’au plus 20% de l’augmentation moyenne globale (confiance moyenne).

Du fait de l’augmentation du niveau de la mer moyen, les épisodes maritimes extrêmes ayant eu lieu une fois par siècle dans le passé récent devraient intervenir au moins annuellement dans plus de la moitié de tous les marégraphes d’ici 2100 (confiance haute).

L’augmentation du niveau moyen de la mer contribue à augmenter la fréquence et la sévérité des inondations costales dans les zones de faible altitude, ainsi que l’érosion côtière le long de la plupart des côtes sableuses (confiance haute).

Les résultats à faible probabilité, tels que l’effondrement de la calotte glaciaire, les changements brusques de la circulation océanique, certains événements extrêmes composés et un réchauffement nettement plus important que la fourchette évaluée comme très probable du réchauffement futur, ne peuvent être exclus et font partie de l’évaluation des risques

Si le réchauffement climatique s’accentue, certains événements extrêmes combinés peu probables dans le climat passé et actuel deviendront plus fréquents, et il y aura une plus grande probabilité que des événements d’une intensité, d’une durée et/ou d’une étendue spatiale accrues, sans précédent dans les observations, se produisent (fiabilité élevée).

Des événements naturels imprévisibles et rares non liés à l’influence humaine sur le climat peuvent entraîner des résultats à faible probabilité et à fort impact. Par exemple, une séquence d’éruptions volcaniques explosives de grande ampleur s’est produite dans le passé, provoquant des perturbations climatiques mondiales et régionales importantes pendant plusieurs décennies.

Du point de vue des sciences physiques, limiter le réchauffement global engendré par l’humain à un niveau spécifique requiert de limiter les émissions cumulées de CO2, et d’atteindre au moins un niveau de zéro émissions nettes de CO2, en plus de réduire fortement les émissions des autres gaz à effet de serre. De fortes, rapides et soutenues réductions des émissions de CH4 réduiraient aussi l’effet de réchauffement résultant de la baisse de la pollution aux aérosols et augmenterait la qualité de l’air.

Il y a une relation presque linéaire entre les émissions cumulées de CO2 produites par l’humain et le réchauffement global qu’elles causent. D’après les estimations, chaque 1000 Gt CO2 d’émissions cumulées de CO2 causerait probablement une augmentation de 0.27°C à 0.63°C de la température globale de surface, la meilleure estimation étant de 0.45°C.

Sur la période comprise en 1850 et 2019, un total de 2390± 240 (marge probable) GtCO2 de CO2 anthropogène a été émis.

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Les retraits anthropogènes de CO2 (Carbon Dioxide Removal, CDR) ont le potentiel pour retirer le CO2 de l’atmosphère et le stocker durablement dans des réservoirs (fiabilité forte). Le CDR a pour but de compenser les émissions résiduelles pour atteindre le stricte zéro d’émissions de CO2 ou de GES, ou, si mis en œuvre à une échelle où les retraits anthropogènes excèdent leurs émissions, pour faire baisser la température de surface.

Les retraits de CO2 anthropogènes (CDR) menant aux émissions strictement négatives, pourraient faire baisser la concentration atmosphérique en CO2 et inverser l’acidification de la surface des océans. (fiabilité forte).

Les retraits de CO2 anthropogènes et des émissions sont partiellement compensées par la libération de CO2 et l’absorption respectivement depuis et vers les réservoirs océaniques de carbone. (fiabilité très élevée).

Si l’objectif d’émissions de CO2 strictement négatives était atteint et maintenu, l’augmentation de la température de surface induite par le CO2 pourrait être graduellement inversée mais d’autres changements climatiques pourraient continuer dans leur direction actuelle de quelques décennies à un millénaire (Haute confiance).

En l’état des choses, cela prendrait plusieurs siècles à un millénaire pour que la montée globale du niveau de l’eau s’inverse même largement sous le seuil d’émissions de CO2 strictement négatives (fiabilité forte).

Atteindre le stricte zéro en termes d’émissions de CO2 est un prérequis pour stabiliser l’augmentation des températures induite par le CO2, avec le CO2 anthropogène comblé par le retrait de ce même CO2.

La réduction des émissions en 2020 en raison des mesures de confinement liées à la crise du Covid-19 a entrainé des effets temporaires mais détectables sur la pollution de l’air (fiabilité forte), et en même temps une hausse légère et temporaire du forçage radiatif total, principalement en raison des réductions des rafraîchissements dus aux aérosols venant des activités humaines.

Les réductions des émissions de GES (gaz à effet de serre) entraînent également des améliorations de la qualité de l’air.